La Banque Nationale Suisse refuse d’intégrer le Bitcoin dans ses réserves monétaires

Adrien
Mis à jour le 25 avril 2025
par Adrien

La Banque Nationale Suisse (BNS) a récemment rejeté les propositions d’intégration du Bitcoin dans ses réserves, invoquant des préoccupations majeures concernant la stabilité et la sécurité. Malgré une pression croissante de l’industrie suisse des cryptomonnaies, Martin Schlegel, président de la BNS, a réaffirmé la position de l’institution lors d’une assemblée des actionnaires à Berne : « À l’heure actuelle, les cryptomonnaies ne remplissent pas les critères nécessaires pour intégrer nos réserves de devises ».

Cette décision intervient alors que plusieurs acteurs influents du secteur, comme Luzius Meisser, membre du conseil d’administration de Bitcoin Suisse, plaident activement pour que la banque centrale adopte le Bitcoin. Selon Meisser, posséder du Bitcoin est particulièrement pertinent dans un contexte mondial marqué par l’affaiblissement du dollar et de l’euro et une évolution vers un ordre économique multipolaire.

Une initiative suisse pour intégrer le Bitcoin à la Constitution

Le 31 décembre 2024, une initiative populaire visant à modifier la Constitution suisse a été lancée afin d’obliger la BNS à inclure du Bitcoin dans ses réserves. Cette proposition, pilotée par le think tank suisse 2B4CH, nécessite 100 000 signatures pour déclencher un référendum national.

Actuellement, l’article 99, paragraphe 3, de la Constitution précise : « La Banque Nationale Suisse constitue à partir de ses revenus des réserves monétaires suffisantes, dont une partie en or ». En cas d’approbation de l’initiative, le texte ajouterait simplement « et en Bitcoin ».

Parmi les défenseurs de cette initiative, Giw Zanganeh, vice-président énergie et minage chez Tether, et Yves Bennaïm, fondateur de 2B4CH, insistent sur les avantages du Bitcoin. Bennaïm précise : « Nous ne disons pas qu’il faut tout miser sur le Bitcoin, mais investir 1 à 2 % des mille milliards de francs de réserves de la BNS dans un actif en pleine croissance serait logique ».

Meisser souligne également que le Bitcoin pourrait aider la Suisse à limiter les influences politiques sur ses réserves, composées principalement de devises étrangères sensibles aux politiques monétaires expansionnistes. « Les politiciens cèdent souvent à la tentation d’imprimer de la monnaie pour financer leurs projets, alors que le Bitcoin offre une protection contre ce type d’inflation », explique-t-il.

La Suisse, épicentre de l’innovation blockchain

Malgré la prudence institutionnelle de la BNS, la Suisse demeure un acteur central dans le secteur mondial des cryptomonnaies, notamment grâce à la « Crypto Valley » située à Zoug. Cette région innovante a atteint une valorisation de plus de 593 milliards de dollars en 2024, avec 17 nouvelles licornes crypto créées durant l’année précédente, renforçant ainsi sa réputation d’épicentre international de la blockchain.

Créateur de Block-Invest. Passionné par la crypto depuis 2020, j’explore chaque jour les innovations du Web3, les stratégies d’investissement et les tendances qui façonnent le futur de la finance. Pour toute question : contact@block-invest.fr

Articles similaires